Trump relance les droits de douane : quel impact pour l’économie marocaine ?
L’annonce récente de l’ancien président américain Donald Trump concernant l’augmentation significative des droits de douane sur les importations suscite une onde de choc à l’échelle mondiale. Bien que cette décision vise principalement des puissances économiques comme la Chine et l’Union européenne, elle soulève une question fondamentale pour les investisseurs et acteurs économiques marocains : le Maroc est-il concerné par ces nouvelles mesures ?
Un contexte mondial en tension économique 📉
La guerre commerciale amorcée entre les grandes puissances n’est pas une nouveauté. Depuis 2018, les États-Unis ont régulièrement imposé des hausses tarifaires pour pénaliser certains partenaires jugés non coopératifs. En revenant à la charge, Donald Trump entend réinstaurer une politique protectionniste agressive, axée sur la relocalisation vers l’Amérique du Nord, au détriment des chaînes globalisées.
D’après Rachid Elkadiri, économiste au Centre Marocain de Conjoncture (CMC), « les répercussions à court terme sur le Maroc seront très limitées. Le volume des exportations marocaines vers les États-Unis reste marginal comparé à la zone euro ».
Que signifie cette politique pour le Maroc 🇲🇦 ?
Le Royaume entretient des liens commerciaux modestes avec les États-Unis : en 2023, les exportations marocaines vers ce pays représentaient environ 1,5 % du total (Source : Office des Changes). Les principaux produits concernés sont les textiles, les câbles automobiles, les phosphates et les produits agricoles transformés.
Cependant, toute déstabilisation du commerce mondial peut créer un effet domino. Une baisse de la demande européenne ou asiatique - principaux clients pour le Royaume - pourrait impacter la logistique, le BTP ou encore le secteur immobilier marocain, notamment dans des pôles comme Casablanca, Tanger ou Agadir.
💡 Le saviez-vous ? Le Maroc bénéficie d’un accord de libre-échange avec les États-Unis depuis 2006. Toutefois, le pays importe bien plus qu’il n’exporte vers ce partenaire, notamment des équipements industriels, véhicules et produits pharmaceutiques.
Quel impact pour l’immobilier au Maroc ? 🏡
À première vue, l’immobilier résidentiel et touristique marocain semble peu exposé aux fluctuations des politiques américaines. Pourtant, certains leviers indirects doivent être surveillés par les promoteurs et investisseurs :
• 🪙 Évolution du coût des matériaux de construction importés ;
• 📉 Risque de volatilité du financement international ;
• 🌍 Recalibrage des IDE (Investissements Directs Étrangers) dans l’immobilier tertiaire.
En 2024, le prix moyen du m² dans les quartiers neufs de Dar Bouazza ou Targa était de 11 000 MAD (environ 1020 €). Toute majoration logistique internationale pourrait provoquer une tension sur les prix de certaines matières (acier, câblage, vitrage), ce qui affecterait directement les prix à la vente.
Comparatif : comment réagissent les autres pays partenaires 🌐
Le Mexique, la Turquie ou encore le Vietnam – considérés comme des pays alternatifs à la Chine par de nombreux investisseurs – voient leurs exportations soumises à de nouveaux droits de douane. Contrairement à eux, le Maroc conserve une relative stabilité douanière face à cette politique américaine, ce qui renforce son attractivité logistique en Méditerranée.
Selon une étude conjointe de l’OMC et du CEPII (2024), les économies d’Afrique du Nord réagissent en moyenne plus lentement aux pressions tarifaires. C’est pourquoi une stratégie proactive d’anticipation logistique est recommandée pour les entreprises opérant vers ou depuis les États-Unis.
📎 Le saviez-vous ? Tanger Med est reconnu comme l’un des cinq premiers ports mondiaux en connectivité maritime. Si les surtaxes pénalisaient les flux Asie-USA, le Maroc pourrait en tirer profit comme hub intermédiaire.
Conseils pratiques pour les investisseurs et promoteurs immobiliers 💼
1. Diversifiez vos sources de matériaux (local, Afrique de l’Ouest, Europe méridionale).
2. Surveillez les évolutions du taux MAD/USD pour éviter des surcoûts d’importation.
3. Favorisez les partenariats avec des fournisseurs disposant d’entrepôts ou bases dans la zone MENA.
4. Utilisez des clauses d’indexation dans vos contrats immobiliers pour sécuriser vos marges.
🔎 En résumé, même si les nouvelles barrières douanières américaines n’affectent pas directement le Maroc, leurs effets indirects sur la logistique mondiale et la dynamique des IDE peuvent impacter les équilibres du marché immobilier national. Vigilance et agilité stratégique sont les maîtres-mots à retenir.