Hausse des taxes douanières américaines : quel impact sur les investissements et l’immobilier marocain ?
Immobilier

Hausse des taxes douanières américaines : quel impact sur les investissements et l’immobilier marocain ?

Écrit par Hicham Ritab

Alors que les États-Unis s’orientent vers une politique douanière plus protectionniste, de nouvelles taxes menacent directement les exportations marocaines. Une situation qui inquiète les acteurs économiques nationaux, notamment dans les secteurs de l’investissement et de l’immobilier. Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) tire la sonnette d’alarme et appelle le gouvernement à réagir.

🚨 Nouvelle ère douanière : les décisions américaines en question

Les récents ajustements tarifaires opérés par l’administration américaine rappellent les mesures protectionnistes de l’époque Trump. En 2024, Washington a renforcé ses droits de douane sur une série de produits manufacturés dans des pays émergents afin de soutenir sa production locale. Le Maroc n’a pas été épargné par cette reconfiguration, malgré ses accords de libre-échange avec les États-Unis depuis 2006.

Selon les données du Ministère de l’Industrie et du Commerce marocain, les exportations nationales vers les États-Unis ont atteint 3,1 milliards de dollars en 2023. Une grande partie concerne des secteurs clés du tissu productif marocain : textile, agroalimentaire, composants électromécaniques. Il est à craindre que ces flux soient freinés par les nouvelles mesures douanières.

Le PJD tire la sonnette d’alarme

Face à cette situation préoccupante, le groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD) a demandé la convocation urgente de la Commission des secteurs productifs, en présence du ministre concerné.

Dans un communiqué officiel, le PJD évoque un « risque systémique » pour l’économie nationale, notamment dans les filières génératrices d’emplois. Le parti islamiste réclame la mise en œuvre de mesures urgentes pour amortir l’impact de cette politique américaine sur le tissu entrepreneurial marocain.

🏘️ Immobilier et investissements : des répercussions inattendues

Ces taxes douanières, bien que visant principalement les échanges commerciaux industriels, ont un effet domino sur des secteurs connexes — à commencer par l’immobilier et l’investissement locatif. Moins de ventes à l’étranger, c’est aussi moins de devises, et donc une contraction des marges des entreprises. Cette baisse de rentabilité est souvent suivie de réductions de projets, y compris dans l’immobilier d’entreprise (bureaux, entrepôts).

Cela se traduit par une baisse anticipée des investissements privés dans certaines régions industrielles du Royaume — notamment dans les zones franches de Tanger Med et de Kénitra, où l’immobilier d’entreprise est directement lié à l’activité d’exportation.

Chiffres-clés 🧮

- Baisse attendue des IDE de 7% en 2025 selon le Haut-Commissariat au Plan.

- Ralentissement de +2,5% à +1,3% du secteur immobilier professionnel (source : Banque centrale).

📘 Le saviez-vous ?

🔍 Le Maroc est le seul pays africain à avoir signé un accord de libre-échange bilatéral avec les États-Unis. Depuis son entrée en vigueur en 2006, cet accord a stimulé les investissements américains à Tanger et Casablanca. Cette relation est aujourd’hui remise en question par les nouvelles orientations américaines.

👥 Experts du secteur : vigilance et anticipation

Pour Driss Kabbaj, économiste et ancien consultant auprès de la Banque mondiale : « Ces taxes ne sont pas ciblées contre le Maroc à proprement parler, mais elles engendrent un choc de confiance qui affecte la capacité des entreprises marocaines à se projeter à l’international. »

🏗️ Etudes de cas : que disent les promoteurs immobiliers ?

À Casablanca, plusieurs promoteurs interrogés indiquent que des projets de résidences pour cadres expatriés ont été gelés ou ralentis, en raison d’une baisse des prévisions d’installation de profils américains dans les multinationales présentes dans la zone offshore de Sidi Maarouf.

💼 Quels conseils pour les investisseurs étrangers au Maroc ?

Pour les investisseurs MRE ou internationaux, ce contexte appelle à une diversification stratégique. Prioriser les zones à forte demande locale (comme Rabat, Marrakech, Agadir ou Fès) est un choix avisé, tout comme miser sur les projets à valeur résidentielle à long terme. En termes de budget, il est recommandé de prévoir une marge d’adaptation : un bien à 1,5 million MAD (environ 136 000 €) peut se louer autour de 6 000 MAD (545 €) mensuellement dans les quartiers les plus dynamiques.

🔚 Conclusion : suivi étroit et résilience nécessaire

Alors que l’économie mondiale bascule vers plus de protectionnisme, le Maroc est appelé à renforcer ses mécanismes d’adaptation. Le dialogue engagé par le PJD ouvre une piste importante, mais il revient aussi aux acteurs économiques – promoteurs, investisseurs publics et privés – de faire preuve d’agilité stratégique. Le Royaume dispose d’atouts structurels à ne pas négliger, notamment sa stabilité politique, son ancrage africain et ses régions attractives comme Tanger-Tétouan-Al Hoceima ou Souss-Massa.

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