Le Maroc devient le 2e plus grand importateur de blé tendre d'Europe en 2024/2025
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Le Maroc devient le 2e plus grand importateur de blé tendre d'Europe en 2024/2025

Écrit par Hicham Ritab

Avec près de 2 millions de tonnes de blé tendre importées de l’Union européenne pour la campagne agricole 2024/2025, le Maroc se positionne désormais comme le deuxième plus grand importateur du Vieux Continent, juste derrière le Nigéria. Ce volume record reflète non seulement la forte dépendance du Royaume vis-à-vis des marchés internationaux pour sa sécurité alimentaire, mais aussi son statut stratégique dans les échanges céréaliers euro-africains.

Un bond notable des importations : chiffres et tendances

Selon les dernières données du Centre Commun de Recherche de la Commission européenne (JRC), le Maroc a importé entre juillet 2024 et mars 2025 un total estimé à près de 1,98 million de tonnes de blé tendre issus des pays de l'Union Européenne. Ce chiffre, en hausse par rapport aux campagnes précédentes, témoigne de la pression croissante sur les stocks agricoles nationaux, exacerbée par la sécheresse persistante et l’irrégularité des précipitations.

💡 Le Nigéria reste leader avec plus de 2,4 millions de tonnes importées, mais le Maroc talonne de près, devançant plusieurs grands pays africains comme l’Égypte et l’Algérie.

Pourquoi cette forte dépendance au blé importé ?

📉 La production nationale de blé au Maroc a fortement chuté ces dernières décennies. En 2023, la récolte n’a atteint que 27 millions de quintaux, contre plus de 50 millions de quintaux lors des bonnes saisons agricoles selon le ministère de l’Agriculture. Plusieurs facteurs l'expliquent : manque d’eau, morcellement foncier, vieillissement des agriculteurs, rendements faibles, et rareté des investissements technologiques.

Pour les régions intérieures comme Fès-Meknès ou Tadla, historiquement productrices de blé tendre, la baisse de rendement frôle les -40% par rapport aux moyennes décennales. Cette situation pousse les minoteries nationales à dépendre quasi-exclusivement du blé importé, notamment français, allemand et roumain.

Le saviez-vous ? 🎯 Le blé marocain est généralement plus adapté pour la semoule (utilisée pour le couscous, الفطائر – ftayer), tandis que le blé tendre européen est privilégié pour la panification moderne, notamment le “pain sandwich” consommé dans les grandes villes.

Quel impact économique et immobilier ?

Au-delà des enjeux purement agricoles, cette dépendance crée des connexions directes avec le secteur immobilier dans certaines régions rurales. La pression sur les terres agricoles pousse de plus en plus de petits exploitants à vendre leurs parcelles, parfois à des investisseurs urbains ou de la diaspora marocaine (MRE) en quête de terrains agricoles — ou convertibles en zones de construction.

📌 Exemple : Dans la région de Khémisset, les prix des terres agricoles sont passés de 40 000 MAD/ha à plus de 85 000 MAD/ha (environ 8 000 €), notamment autour des zones irrigables ou bénéficiant de projets d’aménagement.

Analyse comparative : Maroc vs autres pays africains

❗ Par rapport à d'autres pays africains non producteurs massifs comme l'Égypte ou le Bénin, le Maroc affiche une logistique d’importation bien plus structurée. Les ports de Casablanca et Nador jouent un rôle stratégique dans la répartition nationale grâce à un maillage routier performant.

Selon l’Observatoire National des Filières Céréalières (ONC), la capacité de stockage marocain couvre encore 85% des besoins annuels en blé tendre en cas d’arrêt temporaire des importations.

Vers une souveraineté alimentaire durable ?

Le gouvernement a annoncé à travers le Plan Génération Green 2020-2030 une série de mesures d’appui à la production céréalière locale : subventions aux semences certifiées, irrigation goutte-à-goutte, mécanisation ciblée. Mais ces changements demandent du temps à s’ancrer, et surtout des politiques publiques régionales différenciées.

🔍 À Agadir ou Ouarzazate, où l’eau est rare, l’objectif n’est pas de produire du blé mais de réduire l’importation par des alternatives locales (orge, quinoa, betterave sucrière).

En conclusion, bien que classé désormais 2e importateur de blé d’origine UE, le Maroc reste vulnérable aux fluctuations des marchés internationaux. Le défi des prochaines années consistera à transformer cette dépendance en opportunité de relance productive, en mariant exigence agricole et attractivité immobilière durable dans les territoires.

Sources officielles : Commission Européenne (JRC), ONSSA, Ministère de l'Agriculture, ONICL

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